L'Euro n'a guère enflammé les playgrounds. Dans le quartier de
Stalingrad, au nord de Paris, rares sont les habitués à avoir délaissé ces deux petits terrains de basket, nichés sous le métro aérien, face à des hôtels murés et tagués, pour assister aux rencontres des Bleus. Au milieu du trafic, l'endroit a continué d'attirer nombre de jeunes du quartier, des arrondissements voisins et de banlieue. Comme d'habitude, en fin de journée, ils étaient une vingtaine, parfois plus, à s'entraîner aux shoots ou à commenter le match en cours, en attendant leur tour. Certes, peu d'entre eux possèdent Canal + chez eux. Mais, surtout, pour ces adeptes du grand spectacle, le basket européen et sa défense en zone ne font pas le poids face aux exploits individuels de la NBA.
«"Ça game.» «Ici, c'est le trois contre trois, annonce Huan Qing, un lycéen du quartier. Les techniques de rue.» Un basket directement inspiré des matchs d'outre-Atlantique. «On remarque certaines phases en NBA, des contre-attaques, des aiguillages, et on essaie de les replacer», explique Julien, 15 ans. Sur le playground, l'inspiration est clairement américaine. Dans les expressions «ça game («ça joue»)»; «what's up? («ça baigne?»)» , les vêtements, les crânes rasés, les maillots NBA et, bien sûr, le style de jeu. «Celui de l'équipe de France est trop coincé, trop sérieux, juge Djamel, 27 ans. Aux Etats-Unis, ils se lâchent plus.» «Plus de smashes, des scores plus élevés, des pom-pom girls", énumère Fabrice. Les Amér