Saint-Nazaire envoyé spécial
Celui qui a dit que le dopage avait fait des coureurs des héros d'opérette mériterait de passer par le fond, car c'est quand le cycliste roule sur l'eau qu'il donne sa plus grande mesure. Surtout à 46,8 km/h de moyenne. Une cassure a provoqué cette fin de course en boulet de canon. On a pu juger de l'étanchéité du champion, hier au moment où le peloton empruntait en ordre dispersé le passage du Gois, qui sépare Noirmoutier du continent. L'étape Challans-Saint-Nazaire a permis au coureur de démontrer qu'il avait également les pattes palmées et, en ça, il semble assez proche du labrador.
Caractère sanitaire. C'est une preuve irréfutable que le cycliste est génétiquement différent du commun des mortels. Mais de là à affirmer qu'il flotte comme un bouchon de liège, c'est se moquer de la Faculté, qui, depuis un an, ne cesse de l'étudier sous toutes les coutures. Reste que le franchissement de ce gué est symbolique. Certes, l'Atlantique est plus salé que les eaux du Jourdain, mais le caractère sanitaire est le même. Faites rouler le plus rapidement possible 180 cyclistes en nage dans le goémon sur 4 kilomètres. Sortez-les avec une épuisette de Gulliver, séchez-les au grand vent du large et les voici propres comme des sous neufs et surtout lavés de tous les doutes.
Les organisateurs ne pouvaient rêver mieux, puisque tout démontre qu'il s'agit bien du Tour de France de la santé par les plantes. Ce n'est pas innocent, car, depuis le début de ce «Tour du ren