Puisqu'il s'agit simplement d'être hématocritement correct, afin de
prendre le départ de l'épreuve virginité retrouvée. Puisque les bilans médicaux d'avant-Tour décrètent la parfaite santé du peloton. Puisque la méthode Coué sert dorénavant de langue universelle chez les commentateurs télé ou radio, permettez à l'homme de terrain, spectateur circonspect, d'évoquer à contre-courant du désir ambiant son malaise grandissant face au spectacle doré sur tranche désormais présenté comme le «Tour du renouveau».
Laissez-le dire la nausée que fait naître en lui la vision de certains de ces coureurs, pédalant si allègrement dans le mensonge. Acceptez que son imaginaire, en dette d'oxygène, fasse une petite balade jusque dans les monts du Livradois-Forez, cher au Gaspard des montagnes d'Henri Pourrat, à la recherche du cyclisme authentique, dans le sillage des participants à la cyclo «les Copains» à Ambert. Chaque année, début juillet, c'est l'occasion de rendre ainsi hommage à Louis Farigoule, alias Jules Romains, qui, comme le dit à propos le Petit Robert, fit une critique acerbe du charlatanisme avec son roman Knock ou le Triomphe de la médecine. Des docteurs Knock ou Mabuse, n'en doutons pas, il est encore facile d'en croiser autour des cyclistes.
Les équipes françaises auraient rompu avec cette coupable tradition. La rénovation du cyclisme doit emprunter ce chemin d'une redéfinition des rôles de chacun des intervenants auprès du coureur. Nulle prescription de médicament ne devrait pou