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Libération

Daniel Mangeas, speaker du peloton, parle bien. Mais il ne veut pas entendre parler du dopage. La voix et les oeilleres du Tour

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publié le 8 juillet 1999 à 23h47

Blois envoyé spécial

Dieu, pour se venger de l'homme qu'il avait fait dur de la feuille et hostile au cyclisme, se rattrapa et fit le speaker du Tour de France. Il le malaxa de ses immenses mains pour lui donner, au final, la sympathique tête de Daniel Mangeas.

Dans un premier temps, la langue lui parut trop courte. Du coup, l'Eternel tira si fort dessus qu'on peut affirmer sans se tromper qu'on est devant la langue la mieux pendue de toute l'histoire du vélo. Dieu mesura alors son oeuvre et se dit que, lorsque la langue est correctement roulée, son Daniel a bien un petit air de Pierre Bachelet.

Puis Dieu s'en repartit d'où il venait en se frottant les mains, tout rempli de contentement, mais en rappelant expressément à Daniel qu'il lui serait fâcheux d'évoquer le dopage dans son babil. Sinon, il lui ferait fermer sur-le-champ son petit commerce en lui tranchant d'un coup son immense attribut à grands coups de couteau de cuisine.

Du coup, chaque jour que Dieu fait, Daniel Mangeas scrute le ciel pour voir si, par hasard, la lame ne brillerait pas dans l'azur. Jusqu'ici, Daniel a tenu parole; même au plus fort des affaires qui ont secoué le Tour, la langue jamais ne fourcha.

«Je les aime tous bien.» Cette histoire est véridique puisque Dieu existe au moins autant que Daniel Mangeas. Ce dernier se défend gentiment, car il a l'habitude d'être raillé: «Moi, voyez-vous, je suis comme un présentateur de vedettes, je vais pas rappeler à un chanteur son dernier bide. Pour les cyclistes, c