Un pavé dans la mare. C'est l'effet provoqué par l'annonce de la
mise au point, par le Laboratoire national de dépistage du dopage, d'un test de détection des corticoïdes fondé sur la spectrométrie de masse isotopique du carbone. L'un des trois produits les plus utilisés dans le dopage des sportifs, selon une étude de 1998, vient donc de perdre son intérêt principal: être indécelable lors des contrôles. Car l'organisme fabrique naturellement deux corticoïdes à partir du cholestérol: la cortisone et le cortisol (ou hydrocortisone). Il s'agit d'un stéroïde à 21 atomes de carbone. Sa structure chimique centrale est identique à celle de la testostérone, autre dopant bien connu.
Mais la comparaison s'arrête là; leurs propriétés sont différentes. Les corticoïdes n'ont aucun pouvoir anabolisant, mais des vertus anti-inflammatoires majeures. Raison pour laquelle ils ont été utilisés en médecine dès les années 1950. Depuis, les corticoïdes, notamment de synthèse comme la prédnisolone ou la dexaméthasone , restent largement utilisés. Bien au-delà de leurs indications thérapeutiques.
Les sportifs abusent de ces produits depuis le début des années 1960. Cet usage n'a pas pris une ride. Au contraire. En France, on les utilise comme dopants dès l'âge de 14 ans. Leurs effets sont connus: lutter contre la fatigue, améliorer la volonté, augmenter la charge d'entraînement physique, diminuer la sensation de douleur. Grâce aux corticoïdes on peut, par exemple, tirer de plus grands braquets en