Amiens envoyé spécial
Que serait l'histoire du vélo sans la médecine? Un petit bouquin mal fagoté, avec des pansements tout autour pour faire tenir la reliure. Si le cyclisme ne tient que dans de si lourdes encyclopédies, c'est en partie parce que les médecins sont restés coincés dedans. On sait que la force publique a vidé le grenier du cyclisme l'année dernière. Elle y a trouvé un attirail scientifique qui laisserait sur le derrière un apothicaire en fin de carrière.
Asthmatiques. Depuis le départ du Tour de France, les journalistes tirent sur leur laisse en jappant des «donnez-nous une affaire, rien qu'une petite, même modeste». Hier, le collier a cédé, parce que l'Equipe («une certaine presse», dira fort aimablement l'UCI) a découvert qu'un des quatre coureurs qui s'étaient présentés au contrôle antidopage lors du prologue (le Danois Bo Hamburger, l'Américain Lance Armstrong, l'Espagnol Manuel Beltran et le Colombien Joaquim Castelblanco) présentait dans son petit pipi des traces de corticoïdes. Pour faire court, ce sont des médicaments anti-inflammatoires souverains dans le recul de la douleur. Ils réduisent le stress et provoquent une sensation d'euphorie, si l'on en croit d'anciens utilisateurs. Ils sont très prisés des sportifs, et des cyclistes en particulier. Ils sont interdits par le CIO et l'UCI, à moins, et dans le cas qui nous intéresse, de présenter un certificat médical attestant que le patient Tartempion, celui-là qui, voyez-vous, a les jambes arquées par tan