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Libération

Face à la presse, les équipes dosent leur communicationLe filtrage a été largement renforcé.

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publié le 9 juillet 1999 à 23h46

Amiens envoyé spécial

Une méchante rage est tombée sur les équipes du Tour. Car, depuis une semaine, la presse mord à grands coups de dents dans le vélo et ses petits secrets. Cette année, les formations protègent leurs troupes d'une meute de curieux sans cesse grossissante. L'actualité brûlante de l'an dernier aura donné des idées aux rédactions en mal d'actualité, puisque près de 200 journalistes supplémentaires se sont accrédités sur le Tour. L'affaire du Dr Mabuse, l'exclusion de Pantani du Giro et les péripéties ayant marqué la fin du Tour de Suisse y sont sans doute pour quelque chose. Face à cette incessante quête de vérité, la plupart des équipes ont trouvé la parade et se sont munies de garde-fous pour éviter toute déclaration intempestive. Si, avant la «révolution de juillet 1998», il était possible de se rendre à l'hôtel des coureurs et d'appeler leur chambre pour les rencontrer, le filtrage est aujourd'hui immédiat. Sponsor scrupuleux. A commencer par les équipes flamandes, qui n'avaient déjà pas le verbe facile. Chez Rabobank, l'attaché de presse, Ad Martens, distille chaque demande d'interview, la transmet au peu loquace directeur sportif, Walter Godefroot, qui tranche. Un schéma désormais appliqué partout. Chez eux, les rencontres sont qualifiées d'informelles, conviviales presque. Or tout est minutieusement minuté et contrôlé. «Vous comprenez, si Michael Boogerd doit donner une interview, il faut changer de logistique car normalement il est massé en dernier.