Marseille, de notre correspondant.
Un sport où l'on accueille les compétiteurs par un bel alignement de flasques de Ricard ne peut être qu'un sport sain. Nul besoin de contrôle antidopage: ce jaune-là ne mettra jamais un pétanqueur marron, sauf s'il en a trop abusé, ce qui arrive, et dans ce cas l'élimination du «positif» se fait naturellement. «Té, je vais pisser!
Oh pôvre! Tu vas à la buvette, oui!
Non! Je vais pisser!
Eh! Comment ça se fait que chaque fois que tu vas pisser, tu reviens plus décalqué?»
«Roland-Garros des boules».
Cela se passait la semaine dernière, sous le cagnat marseillais. La pétanque tenait ses assises annuelles, «le Roland-Garros des boules», «le plus beau concours du monde»: le Mondial «la Marseillaise» de la pétanque. 10 368 joueurs en triplette, soit 20 000 boules, 14 tonnes d'acier, 77 équipes féminines, deux joueurs de Mayotte, un de Chicago, plein de Belges, des Algériens, des Sénégalais" Venus de Kyoto, Shinji Kawabata, 68 ans, sa femme Tamiko, 65 ans, et leur copine Miyako Taniguchi, 63 ans, sont repartis heureux: l'an dernier, ils perdaient dès leur première partie, 12 à 13. Cette fois, ils l'ont gagnée, 13 à 12.
Leurs compatriotes de Mié n'ont pas eu la même chance: malgré leurs costumes traditionnels achetés spécialement, ils se sont pris 13 à 2 d'entrée, y a pas de respect. Ils en souriaient tout de même. Car la pétanque, qui se joue par élimination directe, est d'abord un sport de perdants. Au bout de la première matinée, dimanche, la mo