Maubeuge, envoyé spécial.
La dignité du Tour est en danger, car le loufoque est entré dans sa grande carcasse et on voit mal comment il va pouvoir s'en débarrasser. A ce rythme, la réduction du grandiose cycliste menace le quotidien de la course. Sur le coup de midi, Richard Virenque (Polti) descend de son autocar de poupée avec une majesté que l'on ne lui connaissait pas jusqu'alors. Puis, sous les pleurs de ses admirateurs au bord de la défaillance, enfourche sa bicyclette de canari pour se rendre au village des sponsors. Alors commencent les minutes pénibles aux organisateurs qui, on le rappelle, ne souhaitaient pas sa présence au prétexte d'une moralité de demi-mondaine.
On sait depuis ce qu'il advint. Place donc à la comédie bouffe, et de la meilleure, au milieu de buffets que le public, qui jamais n'y a accès, n'est pas en mesure d'imaginer. Hier, comme depuis ces trois derniers jours, la vedette cycliste a franchi ce sas interdit au commun des mortels tout comme Hannibal sur son éléphant. Sa lenteur est calculée à l'extrême, à tel point que l'on dira que son vélo marche au pas de la légion. Les spectateurs doivent s'arrêter net devant le service d'ordre du Tour. Puis la foule saute comme les kangourous font quand ils disent qu'ils sont contents. On a ainsi vu de grosses dames, sous un soleil de plomb, répéter cet épuisant excercice jusqu'à fondre. Et tous les jours se reproduit l'invariable bondissement, avec bien entendu d'autres natures, mais toutes aussi extravagan