Médecin et psychiatre du sport au CHU de Clermont-Ferrand, François
Poyet décrypte, pendant la Grande Boucle, l'environnement du peloton.
Au fur et à mesure qu'avance ce Tour de France dit du renouveau, se dévoile son vrai visage. Celui d'une vaste entourloupe qui, de surcroît, se pare des attributs d'une virginité usurpée. La régression est flagrante. Elle devrait laisser sans voix tous ceux qui, depuis un an, croyaient, malgré les aléas, en un mouvement inexorable de sauvegarde des valeurs essentielles des pratiques sportives: l'égalité des chances face à l'effort, le respect de l'adversaire, l'acceptation de ses limites, le combat contre les renommées usurpées. Les différentes instances qui président au déroulement de ce tour de passe-passe, jouent actuellement sur du velours. Aucun scandale, aucune curiosité excessive de la police ou de la justice, des médias télévisuels complices jusqu'à la nausée de cette mascarade. La longue prestation d'un Virenque à l'émission Stade 2 fut d'ailleurs le point d'orgue de cette mauvaise farce, faite à tous ceux qui ont pu croire naïvement qu'un changement était encore possible. La lutte contre le dopage est réduite à sa plus simple expression, c'est-à-dire à des examens destinés à amuser la galerie. Les dérogations médicales ont fleuri comme des narcisses au printemps sans que cela ne pose question à l'UCI. Il faut le rappeler haut et fort: un coureur du Tour 99 peut tout à loisir se shooter à l'EPO, aux corticos, à l'hormone de croissa