Sestrières, envoyés spéciaux.
Beaucoup attendaient ce moment de vérité sur les pentes de Sestrières. Ils l'ont eu. Décidément la médecine du sport continue sa grande marche en avant. Comment imaginer une course «enfin à l'eau claire», où les étapes de montagne sont plus longues que celles de plaine? Comment oser croire que pour monter six cols, dont un hors catégorie et deux de première, une partie du peloton 1999 trouve autant de ressources pour terminer à plus de 35 km/h de moyenne. Il est vraisemblable qu'il y aura des potences d'hôpital avec de gros sacs de glucose dans les veines des pauvres coureurs. Avec de tels tracés l'année du renouveau, les cathéters sont toujours d'actualité. L'ascension du Galibier, sommet du Tour, dans une tourmente de grêle, en a sans aucun doute freiné quelques-uns. D'autres ont trouvé sans problème l'énergie nécessaire pour passer entre les gouttes.
«Merde! Je suis vidé!» Jean-Cyril Robin n'en peut plus et il n'est pas le seul. Fatigue ou écoeurement? Le coureur de la Française des Jeux, 6e du Tour l'an passé, termine hier à 18 minutes du désormais imbattable maillot jaune ressuscité d'entre les morts et intronisé aujourd'hui grimpeur hors pair. Comme Robin, réputé bon grimpeur, les Français ont bu la tasse et ont perdu hier leurs maigres illusions. La longue plainte des cocus du cyclisme monte doucement. Le Tour de France ne leur appartient plus. Battus par une liste qui ressemble étrangement à celle de l'an dernier, du temps où le Tour se