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Libération

Chronique du dopage. Le passe-droit des certificats médicaux.

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publié le 15 juillet 1999 à 23h55

Médecin, sociologue, Patrick Laure est spécialiste des drogues de la

performance au CHU de Nancy.

On ne soulignera jamais assez le rôle joué par les certificats médicaux pour apaiser les maux de notre société. A l'origine, ces documents étaient utilisés en matière de décès, de coups et blessures, d'accidents du travail et autre placement d'office. Progressivement, les demandes se sont diversifiées. Un peu comme si la société se réfugiait derrière la sacro-sainte caution médicale avant de prendre une quelconque décision. C'est ainsi que certains réclament des certificats pour garantir la virginité de leur future épouse, pour utiliser du cannabis (aux Etats-Unis) et même pour justifier l'emploi de produits dopants.

Car bien des substances interdites peuvent être utilisées par les sportifs avec l'accord d'un médecin. Sous réserve, bien entendu, d'en avoir réellement besoin pour protéger leur santé et de respecter certaines voies d'administration. Par exemple, un coureur asthmatique pourra prendre des corticoïdes par voie inhalée, mais pas en comprimés. Il pourra également utiliser des stimulants comme le salbutamol. Il est d'ailleurs curieux de constater qu'en 1997, par exemple, le salbutamol a été le deuxième produit le plus souvent détecté par les laboratoires antidopage accrédités par le CIO. Juste après la testostérone et juste avant la nandrolone. Etonnant, tout de même, qu'il y ait autant d'asthmatiques chez les sportifs contrôlés. Près de 60% des athlètes aux Jeux olymp