L'Alpe-d'Huez, envoyé spécial.
Le Tour a bien raison d'être inquiet de tout. D'abord de ses coureurs, et ensuite de son public. Hier, Giuseppe Guerini (Telekom), qui s'était détaché dans les derniers lacets de la montée de l'Alpe-d'Huez, trouve sur son chemin un spectateur photographe. L'Italien chute, remonte en selle, et emporte l'étape de 21 secondes devant Pavel Tonkov (Mapei), donné avant-hier pour mort, et hier sur son vélo, tel Lazare en costume de bains. Le maillot jaune, Lance Armstrong, finit l'étape comme une jeune fille qui sort du lit en chemise de nuit: «Je suis un peu fatigué», dira-t-il. Le triomphe des incertitudes un 14 Juillet est une mauvaise nouvelle pour le patriotisme et le cyclisme. Quand la victoire ne lui appartient pas, Armstrong en donne la direction.
Et c'est encore lui qui choisit le chemin qu'elle doit prendre, même quand Stéphane Heulot (la Française des jeux) et Bourguignon (BigMat-Auber) possèdent près de 5 minutes d'avance au pied de la dernière difficulté de la journée. Les deux compères ont toujours affirmé qu'ils seraient d'accord pour dire que le cyclisme des temps nouveaux serait vraiment formidable si on y mettait plus de cela et qu'avec moins de ceci on pourrait mettre le vélo sur les bons rails. Toux. Mais ces deux champions, comme d'ailleurs l'immense majorité du peloton, toussent quand les questions se concentrent sur le dopage. Bourguignon: «La suspicion? Il peut y en avoir une concernant mon âge (37 ans, ndlr).» Heulot: «J'avais