Menu
Libération

On saiT tout"" mais on ne dira rien. Le peloton vit dans la suspicion. Mais la loi du milieu l'emporte.

Article réservé aux abonnés
publié le 16 juillet 1999 à 23h56

Saint-Etienne, envoyé spécial.

Les cyclistes lisent assez peu, mais ils imaginent toujours que le cyclisme figure toujours dans la Bibliothèque rose. Dans cette collection, il n'est question que de braves gars qui tombent amoureux de cocottes de freins. Ça finit toujours par une noce. Mais l'église du cyclisme ne reconnaît pas le divorce. Ça donne en général de vieux couples frileux, où le mari étourdi s'imagine qu'il est toujours assis sur la selle rebondie de sa petite reine. Il est impossible de glisser une feuille de papier à cigarettes dans ce couple de taiseux. Tout ça pour dire que le vélo ne change guère. Pourtant, la religion de la vérité fait d'énormes progrès.

On retrouve dans le Tour quelques personnages douteux qui ne disent rien de bon au cyclisme du renouveau, tel un soigneur dont on sait tout de son ancien art. Il n'est pas «récusé» et casse la croûte de fort bon appétit, avec cette conscience heureuse qu'ont les gens qui ont oublié qu'ils viennent d'écraser au ralenti le chien du voisin. Si les équipes françaises ont donné congé à leurs anciens médecins, il n'en va pas de même pour les équipes étrangères. A la Mapei, par exemple, le docteur aux petites lunettes de la formation italienne a joui longtemps d'une éclatante réputation dans le milieu. L'homme est constamment effrayé et, à la vue d'un stylo, s'engouffre aussitôt dans son auto comme s'il avait vu le diable. Pour lui, tous les suiveurs sont un peu des tigres féroces. Toute cette ménagerie tient par la