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Libération

Radiographie du Tour de France. Qui ne dit rien consent.

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par François POYET
publié le 20 juillet 1999 à 23h59

Médecin et psychiatre au CHU de Clermont-Ferrand, François Poyet

décrypte l'environnement du peloton.

Au printemps 1997, Arnaud Chamard, jeune coureur de l'EC Saint-Etienne, club de nationale 2, alors coéquipier de Vinokourov, Kivilev ou Flickinger, devenus depuis professionnels, a soudainement rendu ses équipements et son vélo de contrat à l'encadrement. Il expliqua brièvement que le milieu du vélo lui était devenu insupportable. Il avait pourtant préparé la saison avec beaucoup d'application. Affûté comme jamais, il avait obtenu quelques places d'honneur en élites 2 lors des premières courses de février en Vendée. Garçon intelligent, plein d'humour, intègre, il avait réalisé qu'il n'avait quasiment aucune chance, malgré la qualité de son entraînement, de remporter une épreuve du calendrier des élites 2 tant le dopage et les ententes illicites y régnaient en maîtres.

De telles histoires se sont multipliées ces dernières années sans que personne ne s'en émeuve. Le monde du vélo s'est ainsi progressivement dépouillé de nombreux garçons talentueux et honnêtes, mais qui ne voulaient pas accepter les compromissions indispensables pour émerger de la masse. Un coureur comme Christophe Bassons est «exceptionnel», au sens premier du terme, hors de la règle commune. Il est devenu professionnel sans se renier. Son discours repose sur la vérité d'une pratique sans concessions.

Je me souviens de lui lorsque, amateur, il réussissait à rivaliser avec les pros au chrono des Herbiers, lors d'un