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Libération

Armstrong monte, son masque s'effrite. Le maillot jaune a fini l'étape sans dégâts. Mais il aurait été contrôlé positif aux corticoïdes en début d'épreuve.

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publié le 21 juillet 1999 à 23h59

Piau-Engaly, envoyé spécial.

Qu'il aurait été doux d'écrire que les Pyrénées sont comme un tas de saindoux sous le soleil et que les coureurs sont tous petits quand ils grimpent dans ses gros plis. Il aurait été plaisant de trousser la légende du vainqueur d'hier, l'Espagnol Fernando Escartin (Kelme), l'homme au grand nez et aux longues jambes qui revient en deuxième position à 6'19'' de l'intouchable Armtrong. Mais, encore une fois, à l'évidence, la ruse de l'homme qui écrit va venir à bout du mythe pédalant. Hier, de son canif très pointu, le journal Le Monde a taillé un morceau de l'étoffe du grand champion américain. Des traces de corticoïdes à effet retard (lire page 22) auraient été détectées lors d'un contrôle au tout début du Tour, et notamment dans les urines de l'actuel maillot jaune. Cette information a encore alourdi le climat orageux en suspension permanente sur la grande famille du cyclisme. La veille, le Lazare du Texas marchait sur l'eau et affirmait que jamais il ne s'était dopé. Et que tous ces doutes à son sujet, ça commençait à bien faire. D'autant qu'il aurait été complètement imbécile de se doper, rapport à la mort qui lui avait fait déjà coucou avec sa faux. Vrai de vrai, et il ne manquait qu'une sainte bible pour qu'il jurât qu'il est plus innocent que le petit Jésus dans la crèche. Poussé dans ses retranchements, Armstrong martelait en franglais qu'il était irréprochable et que les journalistes pouvaient toujours se brosser avec leurs insinuations à