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Libération

Chercheur du CIO et faiseur de champions. Conconi, roi de l'hémotransfusion, est soupçonné de dopage en Italie.

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publié le 21 juillet 1999 à 23h59

Rome, de notre correspondant.

«Une chose est sûre: nous avons réussi à distinguer dans les urines, l'EPO naturelle, de l'érythropoïétine commerciale. C'est une donnée de base qui nous permettra de découvrir qui s'est dopé, sans aucune possibilité d'erreur.» Ainsi parlait le 28 novembre 1996, le professeur de Ferrare, Francesco Conconi. La veille, le président de la Commission médicale du CIO, Alexandre De Merode, avait même proclamé, sur la base des travaux de Conconi, qu'un test serait prêt d'ici au premier trimestre 1997, et qu'il suffirait «de cinq centilitres d'urine» pour démasquer les tricheurs. Plus de deux ans après, l'EPO n'est toujours pas détectable. Son ombre continue de planer sur le Tour de France. Et Conconi se retrouve au centre de l'enquête sur le dopage menée par le juge de Ferrare Pierguido Soprani.

Car Conconi, le «faiseur de champions», surnommé «le sorcier», a étudié en détail l'action de l'EPO, au point de soutenir: «Porter l'hématocrite de 43 à 50 ne comporte pas de risques.» Dès 1990, il recevait même 850 000 F du Comité olympique italien (Coni) pour mener à bien ses travaux à l'université de Ferrare, dont il est entre-temps devenu le recteur. Le magistrat qui l'a mis en examen pour «administration de médicaments dangereux» soupçonne que cet argent a au contraire servi à organiser le dopage.

Renommée. Depuis près de vingt ans, des centaines de sportifs ont eu recours aux cures du docteur de Ferrare, notamment dans les disciplines d'endurance. Lui se dé