Bordeaux, envoyé spécial.
Dieu que ce Tour a dû être curieux pour beaucoup de novices, alors que même de jeunes brontosaures comme Manolo Saiz le trouvent «triste à mourir». Depuis le départ, les 83 néo-coureurs de l'épreuve se sont retrouvés plongés dans un peloton que personne ne sait lire. A l'ombre des nouvelles passations de pouvoir et, notamment, du retour en force de Lance Armstrong, Luca Mazzanti de la formation italienne Cantina Tollo tente toujours de trouver ses marques dans la course. A 25 ans, Luca dispute son premier Tour. C'est également la première fois que son équipe est invitée à la Grande Boucle. Mais sa venue est sans prétention (Libération du 16 juillet dernier). Le Bolognais, engagé chez Cantina depuis son passage chez les pros il y a trois ans, s'évalue loin de la crème du peloton. Il revient sur trois semaines durant lesquelles il a découvert un monde bien différent de celui qu'il a l'habitude de côtoyer.
«Basson n'a pas raconté que des conneries.» «Je suis loin d'être un champion», prévient Mazzanti. Deux victoires à son actif, dont le Grand Prix de Fourmies, donnent tout de même une certaine crédibilité à ce petit gabarit. Mais Luca a surtout été confronté à une course qu'il juge bien plus dure que le Giro. «Ici, chaque étape est stressante, les gars attaquent dès le départ, dit-il. Moi je n'ai pas pu faire grand-chose. J'avais déjà perdu une demi-heure dans la chute du Gois et en montagne, j'étais très content de pouvoir rester dans le gruppetto.»