Médecin et psychiatre du sport au CHU de Clermont-Ferrand, François
Poyet décrypte l'environnement du peloton pendant la Grande Boucle.
«Deux bicyclettes sortaient de Nevers. Bénin et Broutier roulaient au coude à coude. Deux ombres très longues, très minces précédaient les machines, telles que les deux oreilles du même âne» (les Copains Jules Romains). Nul doute que les ombres projetées désormais par les mieux classés de cet inoubliable Tour du Renouveau, se rapprochent plus de l'image d'un poing fermé avec le majeur tendu, une sorte de geste obscène adressé à tous «ces ratiocineurs de salon», ces «scribouillards» que nous sommes, jamais satisfaits, toujours à chercher la petite bête quand il n'y a place qu'à l'extase et à l'adulation sans arrière-pensée. Ce bon monsieur Verbruggen, président de l'Union cycliste internationale (UCI), mène un combat héroïque contre toutes les formes de tricheries, aidé en cela par une société du Tour de France uniquement préoccupée par l'avènement d'un cyclisme immaculé, pratiqué par des hommes irréprochables. Nous ne l'avions pas compris, sots que nous sommes, aveuglés par notre paranoïa chronique. Voilà même que nous mettons en doute la volonté de l'UCI, d'édicter des règles claires, incontournables, sur lesquelles s'appuyer pour éliminer tous ces vilains coureurs tentés par le diable. Et ces maudits Français, toujours à rouspéter, alors qu'ils feraient mieux de s'entraîner correctement, de prendre exemple sur leurs voisins européens, Esp