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Libération

La chronique du dopage. Autoriser les dopants? une fausse solution.

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publié le 26 juillet 1999 à 0h03

Médecin, sociologue, Patrick Laure est spécialiste des drogues de la

performance au CHU de Nancy.

Pourquoi ne pas autoriser le dopage puisqu'on ne parvient pas à l'endiguer et puisque les contrôles ont toujours un train de retard? C'est la proposition de certains: la liberté totale de l'usage des produits interdits. Ou, à défaut, une liberté limitée à des substances définies, comme les stéroïdes anabolisants, ou aux seuls sportifs professionnels. Par exemple aux cyclistes.

Cette option n'a, aux yeux de ses partisans, que des avantages. Le premier étant de protéger la santé des coureurs. En effet, les produits consommés seraient enfin connus et leur utilisation ne relèverait plus d'un soigneur à la compétence incertaine. Un médecin en surveillerait les doses, s'assurerait du respect des contre-indications et effectuerait des bilans biologiques préventifs à la recherche d'effets indésirables. Lesquels, s'ils étaient importants, seraient à considérer comme maladie professionnelle. De plus, étant autorisés, les dopants seraient achetés dans le circuit pharmaceutique légal, ce qui éviterait contrefaçons et autres substances douteuses circulant sur le marché clandestin. Cette démarche est d'ailleurs déjà utilisée dans le cadre de la politique de réduction des risques, où les médecins prescrivent des opiacés aux toxicomanes. Enfin, les économies réalisées en supprimant les contrôles antidopage (environ 1600F pour une analyse et près de 110000 tests réalisés chaque année dans le mond