Lance Armstrong a su corriger le destin. Le voilà le grand triomphe
du maillot jaune. Il a fallu attendre la 86e édition du Tour de France pour voir un ex-grand malade l'emporter, devant un ancien dopé de chez Festina. Le Suisse Alex Zülle prend la place de dauphin (Banesto). L'Espagnol Fernando Escartin (Kelme) monte lui sur la troisième marche du podium. Le premier français, Richard Virenque (Polti), se classe huitième. Les coureurs français n'ont pas remporté d'étape, et il faut remonter à 1926 pour revivre un tel affront. Sur les Champs-Elysées, c'est l'Australien Robbie McEwen (Rabobank) qui a levé les bras. La victoire d'Armstrong est un grand revers pour les soupçonneux. Ils boudent tout et vivent à côté d'eux-mêmes, a dit l'écho. Car, depuis hier, il ne fait pas beau être soupçonneux. C'est mauvais pour le mythe, car l'histoire du maillot jaune est trop belle et il serait mal venu d'y changer un mot. On parle d'un film qui retracerait sa vie. A 27 ans, un court métrage serait plus approprié. Il a été dit dans ce conte que la presse lui avait coupé les cheveux en quatre pour s'apercevoir qu'Armstrong était en fait un garçon qui pédale. Quant au Tour, il se termine en fanfare. Car le Tour est toujours le Tour et allaite la France avec ses grosses mamelles: «Tétez mon bon lait du renouveau, ça donne des forces et prenez donc exemple sur Lance, qui en a encore sur les babines.» On chantera longtemps dans les banquets la belle histoire du Yankee qui a traversé à bicyclett