La fracture sociale a désormais son pendant footballistique. Il y a
ceux à qui les dieux du ballon ont souri. Ceux que les plus grands clubs s'arrachent à coups de dizaines, voire de centaines de millions. Et puis, il y a les autres. Les obscurs, les exclus, les indésirables. Ceux que la jungle du football a laissé sur la touche. Et pour ceux-là, à mille lieues des caprices de star d'un Nicolas Anelka, le foot pro, loin de rimer avec magot, revêt plutôt la forme d'une immense galère. «C'est pesant, soupire Christian Potel, 25 ans, deuxième gardien à Laval l'année dernière. Les clubs ont repris l'entraînement depuis plus d'un mois, le championnat débute ce week-end" Psychologiquement, on est très éprouvés.»
«Se faire remarquer.» Ce ne sont que quelques modestes joueurs de deuxième division, attaquants et milieux pour la plupart. A Mulhouse, Laval ou Amiens, où ils évoluaient la saison passée, leurs salaires variaient entre 15et 20000 francs. Mais voilà, leurs contrats n'ont pas été reconduits. Et depuis, aucun club ne s'est montré disposé à s'attacher leurs services. Alors, comme chaque été depuis dix ans, l'Union nationale des footballeurs professionnel (UNFP), le syndicat des joueurs, a concocté à leur intention un stage au Centre technique national du football de Clairefontaine.
C'est une sorte d'ANPE du ballon rond. Depuis début juillet, ils sont une cinquantaine à y pointer. Au menu: physique, technique, et, tous les trois jours, un match amical contre des clubs de D2. «Ce