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Interview

TIR a la carabine. Philippe Héberlé, médaillé d'or aux JO et entraîneur national, lève le voile sur la cible. «La patience, clé de la réussite du tireur».

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publié le 31 juillet 1999 à 23h54

Mérignac envoyé spécial

Philippe Héberlé, médaille d'or à la carabine 10 mètres aux JO de Los Angeles en 1984, est l'entraîneur national de la discipline à la Fédération française de tir (FFT). A l'occasion des championnats d'Europe de tir 25-50 mètres qui se déroulent jusqu'à dimanche en Gironde, il livre les recettes pour faire mouche et exprime quelques craintes pour l'avenir.

Les qualités techniques et physiques. «Ce sport nécessite plus de pugnacité, de volonté et de maîtrise de soi, que de force pure ou de puissance. Mais la résistance physique est importante: certaines compétitions peuvent durer jusqu'à quatre heures trente. Un tireur travaille donc la musculation (bras, dos") et pratique footing ou natation. Mais la clé de la réussite réside dans la patience. Le tir est le fruit d'un travail par accumulation; on peut cumuler des données, des techniques, pendant deux-trois ans et n'en tirer bénéfice que bien après. Il n'y a pas de progression linéaire, ce qui amène nombre de gens pressés à se détourner de la discipline.»

La préparation psychologique. «Essentielle avant une compétition, elle n'est pas innée. Certains utilisent des techniques de sophrologie, de zen, de cosuggestion" En fait, il faut vivre artificiellement la compétition avant son déroulement, essayer de se projeter dans le temps pour ne pas être surpris le jour J. Là encore, il n'y a pas de préparation mentale qui permette de gagner immédiatement des points. C'est un travail de longue haleine, difficilem