A libéralisme sauvage, bataille sauvage. Après six mois d'empoignades, de coups de bluff et d'intox médiatique, Nicolas Anelka sera jeudi, sauf ultime faux rebond, la deuxième star la plus chère au monde après Christian Vieiri (voir infographie page 4). L'attaquant français d'Arsenal devrait signer un contrat de sept ans avec le club qu'il lorgnait, le Real Madrid. Correct, pour un jeune homme de 20 ans: l'un des acteurs phare du foot-business émargera à 2 millions de francs nets par mois. «C'est notre plus grosse folie», s'est réjoui l'un des metteurs en scène de l'opération, Lorenzo Sanz. Le président du club madrilène, qui traînerait une dette de 1,2 milliard de francs, n'en est pas à sa première démesure. Pour Arsenal, le montant du transfert (220 millions) est l'une des plus juteuses transactions jamais réalisées dans le foot: il y a deux ans, le club londonien avait déboursé 5 dérisoires millions pour le racheter à un PSG myope. Retour sur le feuilleton.
Janvier 1999: le «canonnier» en chef (19 buts cette saison) se languit d'autres horizons. Après une première offre madrilène, Robert Louis-Dreyfus, le président d'Adidas et de l'OM, met 100 millions de francs sur la table. Arsène Wenger, l'homme qui avait repéré les fulgurantes accélérations du jeune buteur, fait le sourd. «Anelka n'est pas à vendre», fulmine l'entraîneur-manager londonien. Nouvelle proposition du Real (un transfert de 135 millions et un salaire annuel de 5,4 millions), nouveau refus de Wenger. Camoufle