Le dopage est une maladie contagieuse. On croyait, ainsi, l'épidémie
de nandrolone contenue. Après tout, en automne 1997, elle avait frappé haut et fort: sept sportifs français. Mais voilà, l'épidémie perdure. Le footballeur français Dugarry (lire page précédente), le tennisman tchèque Korda ou le sprinter britannique Walker, y ont succombé. Sans que cela ne les empêche de courir. Les fédérations nationales sont magnanimes. Elles font preuve d'une jolie complaisance vis-à-vis de leurs dopés. Surtout s'ils le sont à la nandrolone. Hier, la fédé anglaise se disait donc évidemment «préoccupée par l'augmentation sensible des contrôles» de ce stéroïde anabolisant. Et appelait à «une enquête approfondie».
Les «nandrolonisés» nient dans un bel élan. C'est leur force. Leur faiblesse aussi. On parle de boissons énergisantes, de barres chocolatées. Ou de viande contaminée. On chicane sur la fiabilité des contrôles. Leur trop forte sensibilité. On évoque une sécrétion naturelle. Des taux de métabolites (19NA et 19 NE, qui caractérisent la nandrolone) trop faibles pour être honnêtes. C'est être malhonnête. Lancé en 1959, ce dopant très répandu (1) est détectable dans les urines depuis les années 70. Toutes les études scientifiques sérieuses infirment l'hypothèse d'une production endogène de nandrolone. On a bien retrouvé, en 1984, des doses infimes chez le cheval ou la femme enceinte. Pour éviter tout brouillage, le Comité international olympique (CIO) a donc introduit un très large seui