Brest, envoyé spécial.
Dans les travées du stade Francis-Le-Blé, on s'active lentement. Anciens ouvriers à l'arsenal et préparateur en pharmacie, Jean, François et Yvon redonnent un coup de blanc à des bancs qui n'ont pas vu de peinture depuis dix-huit ans. Déjà, un liséré rouge vif est venu redonner un peu d'éclat à la tribune. Puis ce sera le tour de la «baraque des filles», un cabanon rudimentaire où trois aimables septuagénaires assurent depuis des décennies le service merguez-frites du Stade brestois. Bénévoles depuis toujours, ceux-là ont tout connu des affres et des joies du foot à Brest. Ils ont traversé les tempêtes, résisté aux orages, célébré les victoires et affronté le désert sans perdre foi. Parlez-leur des facéties d'un Cabanas, des tours de passe-passe d'un Vabec, des Ginola, Le Guen et autres Martins et leurs visages s'éclairent comme si c'était hier.
«La D2 en 2002!»
«On a vu Marseille se faire torcher sur cette pelouse et Bernard Tapie nous traiter de chiffonniers, se marre Jean. Depuis quelques années, c'est sûr, ce n'est plus pareil. Mais ça va revenir, on va remonter"» Brest carbure à la nostalgie et à l'espoir. Dans le mobile home qui sert de nouveau siège au Stade brestois, un staff entièrement renouvelé prépare, six ans après la liquidation définitive du Brest Armorique, la sortie du purgatoire. Après avoir roulé sa bosse, le retour d'Alain de Martigny comme entraîneur incarne à lui seul un puissant symbole: il fut l'artisan, en 1979, de la première a