Séville, envoyé spécial.
Le royaume de l'athlétisme préfère les gros chiffres. Plutôt que de comptabiliser ses sujets tombés pour dopage, le président de la fédération internationale (IAAF), Primo Nebiolo, veut se féliciter de la récente adhésion d'un 210e pays membre. C'est ainsi qu'il y aura un athlète Manukau Teuribaki, 29 ans, marathonien non répertorié sur les tablettes de la république de Kiribati (85 000 habitants, en Océanie) engagé dans les VIIes championnats du monde, qui s'ouvrent aujourd'hui à Séville. L'anecdote témoigne de la stratégie de l'IAAF. Les 1 952 athlètes à Séville représenteront 205 pays: un bonheur pour une fédération qui sait faire fructifier son fonds de commerce. 205 pays, c'est 6 de plus qu'à Athènes, en 1997. Et 7 de mieux qu'aux JO d'Atlanta, en 1996.
Contrôles de forme. Nebiolo, toujours lui, ne veut voir que le bon côté de la mondialisation de «ses» Mondiaux. Il a déjà suffisamment de migraines avec les cas de dopage qui se multiplient et qui risquent bien de ternir la fête. «Quelques cas positifs sur des milliers d'athlètes, se défend-il. Et, pendant les championnats du monde, nos contrôles seront stricts et élargis. Entre 250 et 300 seront effectués.» Il oublie de rappeler que sa fédération s'est assise sur les contrôles sanguins depuis cinq ans elle les avait pourtant introduits à titre expérimental en 1993 et 1994. Qu'elle ne prône pas un suivi médical biologique, seul garde-fou acceptable. Et que les contrôles actuels, même inopinés