Séville, envoyé spécial.
«L'athlétisme n'est pas à vendre! A personne! A aucun prix!» s'est écrié Primo Nebiolo, mercredi à Séville, dans le discours qui a suivi sa réélection. On pourrait répondre qu'il est déjà vendu puisque l'argent y a pris une telle place. Mais ce serait injuste. Si l'IAAF (Fédération internationale d'athlétisme amateur) est riche, avec un budget annuel de 45 millions de dollars (281 millions de francs), elle ne le doit qu'à elle-même. Et à une politique de croissance qui n'allait pas de soi.
Au départ, l'athlétisme vivotait dans le giron olympique. Tous les quatre ans, une grand-messe avec de beaux exploits statufiés dans la légende. Le reste du temps, des championnats nationaux, quelques meetings semi-confidentiels où se battaient pourtant les records , des matchs internationaux au mieux triangulaires. C'était la seule affaire de passionnés, d'amoureux d'un sport vieux comme la Grèce et pur comme l'eau claire sous l'ombre douteuse de la domination des pays de l'Est.
Aujourd'hui, c'est le seul sport qui puisse organiser des championnats du monde tous les deux ans et en faire un événement à chaque fois. Depuis presque vingt ans, l'IAAF a multiplié les compétitions de tous niveaux. Aujourd'hui, en dehors des championnats du monde, elle organise une Coupe du monde, des meetings de Grand Prix rangés en deux catégories, des meetings qu'elle labellise, le Mondial de marathon, le championnat de semi-marathon, la Coupe du monde de marche. Et, depuis cette ann