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Libération

Hauteur hommes. Le Russe s'impose dans un concours qui use les corps. Voronin prend la barre en douce

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publié le 24 août 1999 à 0h14

Or: Voronin (Rus), 2,37 m.

Argent: Boswell (Can), 2,35 m.

Bronze: Buss (All), 2,32 m.

Il crispe les dents, Steve Smith. Il était le légitime favori du saut en hauteur, lui qui affichait la meilleure performance de l'année avec un saut de 2,36 m. Et le titre lui échappe. Blessé, il s'est extrait péniblement des qualifications. Il a même craint déclarer forfait pour la finale. Mais il est là. La cheville droite enserrée dans un emplâtre qui ne contient pas la douleur. Pour se ménager, il n'a commencé son concours qu'à 2,35 m. Un essai raté. Une impasse, et un autre essai raté à 2,37 m. C'est sa dernière chance. Il s'élance. Il termine sa course sur une jambe. C'est fini. Il n'a pas franchi une barre dans ce concours qui n'avait jamais paru aussi ouvert, en l'absence de celui qui domine la discipline, le Cubain Sotomayor, contrôlé positif à la cocaïne. C'est le surprenant Russe Voronin qui devient l'homme le plus haut de Séville, avec un saut à 2,37 m, devant le Canadien Boswell et l'Allemand Buss.

La mécanique des hommes fluides n'est pas si complexe. Mais très fragile. Yves Gérard, entraîneur national du saut à la Fédération française, la raconte ainsi: «Un enchaînement de trois rotations. D'arrière en avant au moment de l'impulsion, puis longitudinale pour se placer le dos à la barre, et enfin une rotation au niveau des hanches.» Rien que du très naturel, en apparence. Franchir une barre «doit se faire sans freins. Car si l'on met des freins, on impose des contraintes au corps