Séville envoyé spécial
C'est un petit bout de bonne femme d'1,58 m pour 42 kg. Cheveux blonds presque blancs. Visage diaphane presque maladif. Une allure d'institutrice timide quand elle chausse ses lunettes. Zola et Soljenitsyne comme auteurs de prédilection. Michael Jordan comme idole: «J'ai les mêmes chaussures que lui.» Les flacons de parfum comme collection. Une foulée de fausse convalescente. Et une volonté en béton armée.
Gabriela Szabo semble trottiner sur la piste. Mais n'a pas de rivale quand il s'agit d'imposer son rythme ou d'écoeurer ses adversaires en plaçant une accélération.
Du 1 500 au 5 000 m. Ce soir, la Roumaine de 23 ans qui a écrasé l'année 1998 du 1 500 au 5 000 m, en passant par le mile, le 2 000 et le 3 000 m partira grande favorite dans la finale du 5 000. Une distance sur laquelle elle est championne en titre. Mais qu'elle n'a appréhendée qu'une seule fois cette année, mardi, en qualifications. «Sur la fin de course, je sais que tout le monde n'est pas aussi rapide que moi», dit Szabo. Ce n'est pas de la forfanterie. Pas le genre de cette fille de charpentier hongrois marié à une Roumaine, qui s'excuse sans cesse de son anglais hésitant. «Elle est très populaire, témoigne un journaliste roumain. Elle fait des dons aux orphelinats. Pas comme les footballeurs qui se vendent comme des mercenaires.» Celle qui reste en course pour prétendre à une part du million de dollars promis aux athlètes qui resteront invaincus dans leur spécialité sur les sept m