Or: Devers (E-U), 12'' 37
Argent: Alonzie (Nig), 12'' 44 Bronze: Engquist (Sue), 12'' 47 Vendredi soir, Ludmila Engquist a beaucoup pleuré. Elle venait de remporter sa demi-finale du 100 m haies. Emue. Vingt-quatre heures plus tard, la Suédoise rayonnait. Elle venait de décrocher le bronze. Heureuse. Elle était pourtant la championne du monde en titre, ayant confirmé, il y a deux ans à Athènes, l'or olympique glané à Barcelone. «Quand j'ai franchi la ligne, dira la gagnante, Gail Devers, après la course, je me suis retournée pour voir où était Ludmila. J'ai été tellement contente de la voir finir troisième"» Les deux femmes avaient d'ailleurs entamé ensemble leur tour d'honneur. Rare dans un monde du sprint aux ego surdimensionnés.
Estime. Devers double championne olympique (1992, 1996) et championne du monde du 100 m (1993), désormais triple dorée mondiale sur les haies (1993, 1995 et 1999) et Engquist ne partagent pas seulement le même sponsor. Elles s'estiment. Les deux ont connu la maladie. Devers en 1990-1991. Atteinte à la thyroïde. Chimiothérapie. Menace d'amputation des deux jambes. Engquist en avril. Découverte d'un cancer du sein en mars. Opération en avril. Début de chimiothérapie, toujours en cours, en mai. Le bronze mondial en août. Et folie Engquist en Suède.
Complicité entre les deux femmes. Engquist: «Quand je suis tombée malade, elle a été la première à prendre de mes nouvelles.» Devers: «ça m'a rappelé ce que j'avais traversé. Quand j'ai vu qu'elle avait