Spa-Francorchamps, envoyé spécial

L'écurie McLaren-Mercedes a obtenu en Belgique son troisième doublé de la saison. Un résultat sans appel, à un petit détail près. C'est David Coulthard qui l'a emporté devant son équipier Mika Hakkinen. Ce qui, dans la logique de la course au titre, est plutôt inattendu. L'équipe championne du monde semble avoir joué avec le feu: elle n'a donné aucune consigne à ses pilotes pour inverser le résultat. En se hissant sur la deuxième marche du podium, devant l'Allemand Frentzen, Hakkinen a limité les dégâts. Aidé par l'écurie Ferrari, qui n'a pas franchement brillé sur le circuit ardennais (Eddie Irvine récolte les 3 points de la quatrième place), le Finlandais récupère la tête du championnat, mais avec un seul point d'avance. Voilà qui ne le place pas dans une position confortable avant d'aborder les quatre dernières épreuves de la saison (1). Duel. C'est aussi une contrariété suffisante pour justifier le visage glacial d'Hakkinen après l'arrivée. Ron Dennis, le boss de l'équipe McLaren, a déjà prouvé dans le passé ­ on se souvient des terribles duels Senna-Prost à la fin des années 80 ­ qu'il n'a pas toujours l'autorité nécessaire pour imposer à ses pilotes la politique sportive la plus clairvoyante dans l'intérêt de son équipe. A moins que le manager anglais n'ait tenté hier un formidable coup de bluff à l'adresse de Ferrari. Du style: même en laissant nos pilotes s'expliquer sur la piste, nous sommes capables de vous battre à la régulière.