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Libération

Marathon hommes. Victoire du favori, l'Espagnol Abel Anton.42,195 kilomètres d'EPOcrisie

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publié le 30 août 1999 à 0h09

Or: Anton (Esp), 2h 13' 36''

Argent: Modica (Ita), 2h 14' 03'' Bronze: Sato (Jap), 2h 14' 07'' Sur l'écran géant du stade de la Cartuja, on voyait Abel Anton, marathonien espagnol, s'envoler le long du Guadalquivir, et le public en jouit furieusement. Sacré Abel. Il avait placé un démarrage après 37 km de course qui laissa les meilleurs sur place. C'était beau comme un poème de José Maria de Heredia et ça sonnait faux comme du Paul Fort. Il vola donc par le stade aux clameurs de la foule, et les flashes crépitaient dans les tribunes pleines. Car, les gradins ne furent combles que quand les chances espagnoles de médaille frisaient la certitude.

Ce dieu du stade et de la fierté ibère réunis franchit donc la ligne frais comme Marco Pantani à l'arrivée de l'Alpe-d'Huez. Aussi sec, il partit pour son tour d'honneur, au petit trot, la bannière rouge et jaune flottant. Deux fois champion du monde consécutivement. L'épanchement du stade était océanique.

Témoignage. Ce n'est un secret pour personne que les marathoniens espagnols, comme d'autres, fonctionnent à l'EPO (érythropoïétine), ou ses dérivés, ou d'autres substituts sanguins ­ comme l'hémoglobine réticulée. Pablo Sierra, qui, pour avoir refusé le produit, n'a jamais réussi à intégrer l'équipe nationale malgré son niveau mondial, l'a déjà expliqué. Il a été suspendu six mois par sa fédération pour cette raison. Samedi, il est revenu en détail dans l'Equipe sur les pratiques du fond de son pays et ses programmes de dopage à l'EPO