New York de notre correspondant
Dans la nuit new-yorkaise balayée par un vent glacé, la clameur n'est montée qu'une fraction de seconde. Comme si la foule n'arrivait pas à faire oublier qu'elle n'était pas tout à fait au rendez-vous. Sur le court central du stade Arthur-Ashe, pour sa journée d'ouverture, l'US Open accueille pourtant l'un de ses «héros»: André Agassi, donc, ressuscité d'entre les joueurs, revenu des profondeurs du classement ATP après sa récente victoire à Roland-Garros. Mais le «kid de Las Vegas» a beau sourire, les gradins restent à moitié vides. «Moi, je viens tous les ans soutenir André, se lamente Nancy Wilson, une vieille dame du Queens, recroquevillée sur son siège, mais les gens ne se déplacent pas assez pour voir du tennis. On a l'impression qu'il y a de moins en moins de monde.»
Finale 100% US. Les hostilités ont à peine débuté à Flushing Meadows, et l'Amérique veut croire au retour de son enfant terrible. Ces derniers jours, toute une nation rêvait éveillée d'une finale 100% US, Sampras-Agassi. Après le forfait, hier, du numéro un mondial (lire ci-contre), tous les yeux sont désormais tournés vers Agassi pour redorer le blason d'un sport en mal de renouveau et qui, malgré ses stars, a toujours du mal à s'imposer de ce côté-ci de l'Atlantique. «Le tennis a besoin de grands champions pour maintenir l'attention du public, reconnaît Bud Collins, le commentateur vedette de la chaîne NBC, parce qu'en Amérique la compétition est rude entre les sports. Agass