New York de notre correspondant
Ce Rafter-là n'était pas celui que l'on connaît. Quand il est entré mardi soir sur le court central, l'Australien avait le visage fermé des mauvais jours. Comme s'il pressentait l'inéluctable. Même les hordes de groupies qui hurlaient leur amour pour son physique d'Adonis semblaient ne pas trop y croire. Les deux premiers sets ne feront qu'entretenir l'illusion. Ce n'est pas vraiment Rafter qui gagne, plutôt Cédric Pioline qui accumule les fautes. Le natif du Queensland, lui, multiplie les discussions aves son soigneur. Le 5e set aura tout juste le temps de commencer que l'Australien, sur une dernière volée facile manquée, s'en va serrer la main de Pioline avec un sourire de dépit. Son épaule, qui l'a fait souffrir tout l'été, a sonné le glas de ses espoirs de trois titres consécutifs à Flushing Meadows.
Après Pete Sampras, l'US Open perd donc sur blessure Patrick Rafter, le vainqueur plutôt inattendu des éditions 97 et 98, et dont toute l'Australie attendait l'exploit. Après coup, le joueur n'ira pas chercher d'excuses dans les cadences infernales qui sont celles aujourd'hui des champions du circuit pro. «Pour moi, c'est vraiment dur de quitter le court comme cela», dit-il. Puis: «Au 4e set, je me suis assis et j'aurais pu abandonner, mais je n'y arrivais pas. Même si j'avais gagné ce match, je n'aurais certainement pas pu faire le suivant. Mais je ne voulais pas partir"»
Légende. Ainsi s'achève pour un temps l'épopée sportive d'un joueur qui a