Le football français aime à se rassurer. En ces jours incertains, il
lui fallait bien un homme providentiel. Zinedine Zidane semble être celui-là. Après sept mois d'absence, l'enfant de la Castellane endosse de nouveau, samedi à Kiev (1), le maillot bleu frappé du numéro 10. Blessé au genou droit lors du quart de finale de la Ligue des champions entre la Juventus et Olympiakos, en mars, le meneur de jeu des Bleus n'avait pas revêtu le maillot tricolore depuis la rencontre amicale Angleterre-France (0-2), en février à Wembley. Son dernier match en compétition remontait au France-Andorre (2-0) d'octobre 1998" Et lors des dernières rencontres avec les Russes, les Ukrainiens et même les limités Andorrans, son absence avait cruellement fait défaut dans la course à la qualification pour l'Euro 2000. «Zidane, c'est Zidane, dit Youri Djorkaeff. On a souffert de tout ce qu'il n'a pu nous apporter sur le terrain. C'était un peu le chaînon manquant. Avec sa rentrée, on retombe dans la normalité.»
Modestie. Alors, pour son come-back, le Ballon d'or 1998, 45 sélections (dont 19 en compétition), a focalisé les attentions. Certes, histoire de calmer le jeu, il joue la modestie. Comme d'habitude. «Personne n'est indispensable, lâche l'intéressé d'une voix si basse qu'elle en devient quasi inaudible. L'équipe avec Zidane, l'équipe sans Zidane" J'espère avoir une importance sur le terrain, mais ce n'est pas à moi d'en juger. Je sais qu'on attend beaucoup de moi, mais ça ne me gêne pas plus que