L'équipe de France est une équipe pleine d'avants-centres qui se
grattent l'oreille avec la patte arrière. C'est une manière comme une autre de dire son contentement, mais c'est insuffisant quand il s'agit de marquer des buts. Les champions du monde sont comme les acteurs à succès, un peu cabots. Face à l'Ukraine, pour cette neuvième rencontre qualificative comptant pour l'Euro 2000, ils ne savaient pas parfaitement leur texte, et la voix de Zidane, en souffleur, n'est pas parvenue aux attaquants tricolores un peu durs de la feuille. Roger Lemerre, le sélectionneur des Bleus, est ennuyé, car son équipe doit impérativement vaincre demain l'Arménie et le 9 octobre faire de même face aux Islandais.
Inquiétude. Ecrit comme ça, on peut sourire. Mais d'expérience on sait que l'équipe de France passe toujours ses examens en révisant le programme au dernier moment. Alors évidemment l'inquiétude est à son comble à quelques heures de cette rencontre à Erevan. Didier Deschamps, le capitaine des champions du monde, a laissé entendre que l'attaque c'était pas vraiment ça. Dans sa bouche, ça donne: «Par rapport à la Coupe du monde, on a préservé notre rigueur défensive et on est pourvu de plus d'arguments devant, même si ça ne concrétise pas.» Et Deschamps de conclure: «C'est le lot de toutes les nations, hormis celles détentrices d'un phénomène devant.» A qui pense-t-il précisément? «A Vieri ou à Batistuta.» Mais pas immédiatement à Nicolas Anelka. C'est injuste, car le jeune homme a montr