Si la qualification pour les championnats d'Europe n'était pas si

poussive, on pourrait affirmer que les attaquants français montrent aux gardiens de buts adverses une indifférence polie. C'est évidemment une vue de l'esprit. Pourtant les tricolores sont devenus l'année dernière champions du monde sans avoir démontré de vives capacités offensives. Aujourd'hui, l'équipe dirigée par Roger Lemerre est confrontée aux mêmes critiques que celle que dirigeait Aimé Jacquet. A la différence près qu'elles ne sont pas aussi déplaisantes que celles qui touchaient Jacquet en son temps. Face à l'Arménie, ce soir, les Bleus affrontent un adversaire à l'évidence plus faible, et Roger Lemerre affirmait hier à ce sujet que «la France éprouve toujours des difficultés à pratiquer un jeu court, à une touche de balle, et à jouer dans les petits espaces» face à une telle opposition.

«Limites offensives.» Pour Christian Gourcuff, entraîneur du FC Lorient, et qui n'a jamais réellement adhéré au jeu pratiqué par les champions du monde, le souci offensif des tricolores est chose ancienne: «On s'aperçoit que les limites offensives des Bleus sont toujours les mêmes. Et si les attaquants ne marquent pas, ce n'est pas au fond une réelle surprise. Il se trouve que cette équipe est fondée sur une grande solidité défensive avec souvent trois milieux récupérateurs. Dans ce cas précis, il leur est difficile d'occuper toute la largeur du terrain.» Gourcuff poursuit: «Sans développer du jeu sur les ailes, c'est