Usine à gaz et pompe à fric, mode d'emploi. L'an 1 des nouvelles
formules des coupes d'Europe de football démarre ce soir avec les premiers matchs d'une Ligue des champions et d'une coupe de l'UEFA relookées. Remodelées pour proposer plus de ballon, engranger plus de ronds, gaver les télévisions de plus de ballon rond. Comme les chaînes françaises, qui hormis hier et vendredi, proposent des matchs tous les jours cette semaine.
Superligue. «Faire en sorte que les riches s'enrichissent sans que les pauvres s'appauvrissent», disait-on à l'Union européenne de foot (UEFA), en décembre, quand a germé cette refondation des coupes d'Europe. Au commencement fut une menace. Celle d'un projet de championnat regroupant les grands clubs européens. L'idée flottait déjà depuis quelques années. Elle se précisait l'an dernier. Cela devait s'appeler la Superligue. Un projet 100% privé, 100% télé, qui devait être piloté par une société italienne, Media Partners. La Superligue, aux risques sportifs minimaux et aux profits maximaux, intéressait le groupe des «douze plus grands clubs européens». Les risques de scission de ces cadors ont payé. «Le projet d'une Superligue indépendante nous a obligés à agir vite et à accroître notre coopération avec les clubs, disait Gerhard Aigner, secrétaire général de l'UEFA. Les grands clubs ont pu se rendre compte que l'UEFA avait du savoir-faire et des idées.» Des idées? L'ancienne Coupe des coupes ne faisait plus recette, on la fusionne avec la Coupe de l'UEFA