A première vue, c'est un rendez-vous anodin. Une aimable mise au
vert, une banale histoire de trous en somme, entre golfeurs du Vieux Continent et leurs rivaux d'outre-Atlantique. Il flottera pourtant comme un aigre parfum de revanche, ce week-end, dans l'air de Brookline, petite banlieue de Boston. Car les deux dernières éditions de la Ryder Cup, remportées par les Européens, avaient tourné au camouflet pour les Etats-Unis. Alors, à l'occasion de la 33e édition, qui s'ouvre aujourd'hui sur les greens du Massachusetts, ceux-ci entendent laver l'affront.
La Ryder Cup fut longtemps le monopole des golfeurs anglo-saxons. Créée en 1927, cette honorable compétition opposa, tous les deux ans jusqu'en 1977, les Etats-Unis au Royaume-Uni. Ce n'est qu'en 1979 qu'elle s'élargit à l'Europe. Cette année-là, la sélection américaine avait humilié (17 à 11) une équipe européenne dépassée. Mais les temps changent.
Le bilan des dix rencontres disputées depuis cette date entre Américains et Européens est équilibré: cinq victoires américaines, quatre européennes et un match nul. Les deux dernières confrontations, en 1995 et 1997, avaient néanmoins vu les Etats-Unis s'incliner.
Sur le papier, ceux-ci disposent cette année de solides arguments. Emmenée par Tiger Woods, vainqueur de l'USPGA en août, et David Duval, respectivement numéros un et deux mondiaux, leur sélection aligne dix des seize premiers du classement international. Dont les vétérans Mark O'Meara, golfeur de l'année 1998, et Payne Ste