La quatrième coupe du monde de rugby débutera (vendredi) et se
clôturera (le 6 novembre) à Cardiff. Terre de ballon ovale, le pays de Galles, à l'allant retrouvé, renoue avec un passé glorieux.
Cardiff envoyée spéciale La nation imaginaire, un essai publié en 1986 par Tony Curtis, un intellectuel gallois, a choqué nombre de ses compatriotes. L'essayiste y pose une question assez simple. «S'il est vrai que la nationalité n'est pas nécessairement liée au langage, si elle ne relève pas non plus d'une résidence géographique, alors ne serait-elle pas une question de rugby ou de chanson?» Car le rugby est le sport identitaire gallois. «Le football, depuis toujours ici, est davantage pratiqué que le rugby, constate Norman Dawkins, enseignant de l'histoire du sport à l'université de Cardiff. C'est encore le cas aujourd'hui. Mais aucun Gallois ne s'identifie jamais au ballon rond. Le rugby, c'est le sport par lequel on s'affronte aux Anglais.» 1872: le premier club Une situation paradoxale puisque le rugby est un sport importé. Inventé, dit-on, à l'école de Rugby, il a essaimé dans tout le Commonwealth et sur les terres britanniques. Il a débarqué au pays de Galles au milieu du siècle dernier. Dans les valises des migrants attirés par la révolution industrielle. Le pays entier s'est emparé en dix ans de ce sport aristocratique. C'est d'ailleurs un industriel anglais, John D. Rogers, élevé à la Rugby School, qui a créé le premier club au sud du pays à Llanelly en 1872. Dès les années