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Interview

RUGBY. COUPE DU MONDE 1999. La Coupe du monde de rugby débute demain. «le jeu doit gagner en intelligence». Pierre Villepreux, entraîneur adjoint des Bleus, se confie.

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publié le 30 septembre 1999 à 0h55

Narbonne, envoyé spécial.

Où va le rugby moderne? Pierre Villepreux est entraîneur adjoint du XV de France et nouveau directeur technique national. Hier, à la veille de la Coupe du monde, il est revenu, pour Libération, sur les nouveaux chemins du rugby, leurs dangers, leurs plaisirs. Entretien.

Il y a beaucoup de nostalgie aujourd'hui dans le rugby. Avec raison?

La nostalgie, dans le sport et son évolution, c'est que tout d'un coup on se trouve en déphasage avec ce que l'on a connu. Que l'on soit ancien joueur ou spectateur ancien. On sait que, dans ce domaine-là, la nature humaine cherche à identifier dans le présent ce dans quoi elle a excellé autrefois. En sport, c'est difficile. Il y a du changement, il y en a toujours eu; sans doute s'accélère-t-il aujourd'hui. En rugby, avec l'arrivée du professionnalisme, le changement de règles qui transforment complètement le jeu, on assiste à une forme de désillusion, voire d'irrespect. On ne peut pas vivre le sport en dehors de son temps. Ça ôte la possibilité de toute critique. La logique de la nostalgie, c'est de conclure que le sport est devenu emmerdant. De s'en désintéresser. C'est une attitude légitime. Mais ça signifie qu'on n'a plus rien à dire sur le sport, qu'on ne saisit pas la balle de l'évolution au bond, et qu'on s'interdit d'en comprendre le sens.

Vous-même n'avez donc pas de nostalgie?

Des nostalgies" Comme tout le monde, je regrette parfois ma jeunesse. Le jeu que j'ai joué, je ne le retrouve pas. Mon plaisir de joueu