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Libération

RUGBY. COUPE DU MONDE 1999. Quand Benazzi pousse, le XV avance.Il a été la locomotive bleue face aux bûcherons canadiens.

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publié le 5 octobre 1999 à 1h01

Béziers envoyé spécial

On lui disait: «T'as l'air en forme, Abdel.» Il répondait: «Comment tu le sais?» Bien avant le match de samedi contre le Canada, le seconde ligne français avait perdu quelques épaisseurs sur les hanches. A cette remarque, il souriait en silence. Abdelatif Benazzi a été l'homme du match, c'est-à-dire l'homme de la victoire (33-20), celle qui a rendu le moral à l'équipe de France. Cela pourrait être un point de vue d'observateur, parce qu'il était flamboyant, partout à fond. Même des tribunes, on le voyait. Dans la mêlée aussi, il a été royal, et ça, c'est une chose moins visible.

Si Benazzi a été l'homme de la victoire, c'est parce que ses partenaires l'ont vu ainsi. Qu'est-ce qui a fait le plus plaisir au troisième ligne Olivier Magne? «Les tampons (1) d'Abdel. Il a été énorme, il nous a fait avancer sur tous les plaquages.» Disant cela, Magne ne joue pas seulement les bons camarades. Après le match, il en souriait encore. Et Pelous, l'autre deuxième ligne, aussi: «Je n'ai pas été surpris, parce que je savais qu'il pouvait faire ça. Je l'ai vu faire et je me suis dit: "Tiens, Abdel est de retour. Ça signifie qu'on a des potentialités et qu'on sait de nouveau s'en servir.» Les fleurs de Christophe Juillet? «Abdel, c'est un leader. Quand il enclenche la marche avant, elle est enclenchée pour tout le monde.»

Trois Coupes du monde. Benazzi prend le compliment très calmement: «Par expérience, je sais qu'une Coupe du monde, c'est une suite de performances qu'i