Il y a désormais fort à parier que l'Espagne ne gagnera aucun match.
Battus par l'Uruguay 27-15, les Espagnols, pour leur première participation à la Coupe du monde, rencontreront vendredi l'Ecosse, et l'Afrique du Sud une semaine plus tard. Reportage dans le club de l'entraîneur adjoint des Espagnols, qui regrettait après la défaite que ses joueurs n'aient pas pratiqué un jeu plus complet.
Alzira envoyé spécial Le gardien de but plonge allègrement sur l'herbe molle. Autour de cette oasis de verdure, la terre est rouge, aride. Le projecteur jette sa lumière blafarde sur ce gazon si rare dans la région. Derrière le grillage, près des voitures, l'équipe de rugby locale attend patiemment son tour. «C'est à chaque fois comme ça, siffle Tomàs Pardo, l'entraîneur. Ce terrain a été bâti pour nous en 1983, mais, vu la force de la concurrence du foot, nous sommes bien obligés de le partager.» Nous sommes à Alzira, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Valence, à une portée de fusil de la Méditerranée. Pompier. Comme partout en Espagne, le foot représente 95% des effectifs sportifs. Alzira obéit à la règle. Alors que l'école de rugby créée par Pardo ne rassemble qu'une cinquantaine de joueurs (dont 25 seniors), les deux écoles de foot récemment mises en place dans la petite ville comptent près de 500 adeptes. Le modeste club de rugby s'accroche donc à son terrain, preuve d'une reconnaissance passée, lorsque le maire de la localité avait cédé devant les arguments présentés par Tomà