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Libération

RUGBY. COUPE DU MONDE 1999. Cinq semaines en ballonLe fantôme de Sauclières

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publié le 6 octobre 1999 à 1h03

De Béziers à Cardiff par la route, visite des lieux, des personnages

et des époques qui font le sel du rugby.

Béziers envoyé spécial Dans les années 70, les équipes qui débarquaient là étaient sensiblement dans le même état d'esprit que les taureaux lâchés dans le ruedo de la Plaza de Béziers. Pour tout rugbyman normalement constitué, le stade de Sauclières représentait en effet un avant-goût de ce à quoi pourrait ressembler l'enfer; s'il existait.

Pourtant, dressé en plein coeur d'un décor champêtre, presque bucolique, à l'ombre des arbres bordant le canal du midi qui mène jusqu'à Capestang, via les neuf écluses de Fonceranes et le tunnel du Malpas, Sauclières offrait, a priori, un cadre plus propice à l'exercice de la méditation qu'à la distribution des horions. Et seuls les trois-quarts maniaco-dépressifs, qui s'imaginent que les mêlées fermées n'ont été inventées que pour alimenter leur délire paranoïaque, notaient l'ultime détour que le bus des visiteurs était tenu de faire par la Raffinerie biterroise de soufre, entreprise à la raison sociale passablement menaçante.

La découverte de Sauclières, et de son impressionnant mur d'enceinte, lui donnant un côté cirque romain revu par l'architecte de Fort Alamo, n'apaisait guère les esprits déjà tourmentés. Les autres, plus lourds à la détente ou plus équilibrés, ne manquaient pas de remarquer, peintes à même la pierre, les flèches rouges indiquant la direction à suivre pour tout possesseur d'un billet de «tribune populaire», de «