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Libération

RUGBY. COUPE DU MONDE 1999. POULE E. Les Etats-Unis, deux fois battus, jouent leur dernier match jeudi. Le rugby américain en terrain très vague. Sans sponsors ni supporters, le sport n'émerge pas.

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publié le 12 octobre 1999 à 1h08

New York de notre correspondant

Ce soir, Kirk Miller est «plutôt content». C'est jour d'entraînement: l'ailier des New York Old Blue n'a pas à planter les poteaux sur le terrain. «Quand il y a match, c'est du délire, glousse-t-il dans la nuit glacée, on apporte nos barres et on fait des trous pour les faire tenir debout. Ça nous fait presque marrer.» Certes, aujourd'hui, le terrain d'entraînement a été déniché à la derrière minute: le Riverside Park Stadium, stade de foot coincé au bord de l'Hudson River, au nord de Manhattan. De vestiaire, il n'y a point. Et pas question de plaquer sur le gazon synthétique. Mais Kirk ne se dépare pas de sa bonne humeur. «En France, vous nous prendriez pour des rigolos, dit-il encore en réajustant son bonnet sur son crâne rasé, mais ici on fait partie des meilleures équipes du pays. Cela fait trois ans que l'on finit quatrième du championnat de D1.» Bienvenue dans le monde incongru du rugby américain. Pas du football américain, sport multimilliardaire qui passionne les foules chaque week-end, mais du rugby, sport amateur et anonyme dont personne n'a entendu parler ici.

L'équipe nationale, les Eagles, a beau s'être qualifiée pour la Coupe du monde ­ «ils ne joueront pas longtemps», tempèrent à juste titre les connaisseurs (lire encadré) ­, le rugby reste ici aux abonnés absents. Pas un journal n'y consacre une ligne. Et espérer apercevoir quelques images à la télé relève de l'exploit. A moins d'être abonné à la chaîne câblée Fox Sports et d'a