A moins d'une improbable victoire aujourd'hui face aux All Blacks,
l'Italie risque fort de voir son parcours toucher à sa fin. L'équipe qui intégrera le Tournoi des six nations l'an prochain n'a guère eu l'occasion d'espérer parvenir aux barrages, dans un groupe constitué de la Nouvelle-Zélande, l'Angleterre et du Tonga.
Catane, envoyé spécial.
La lave noire de l'Etna recouvre tout. A une demi-heure du sommet de ce monstre figé sur la Méditerranée, la ville vit à l'ombre d'une menace habituelle. Derrière ses lunettes aussi sombres que le destin de sa ville, Ezio Vittorio, numéro 8 de l'équipe de rugby du CUS Catania, s'engage dans l'allée des vestiaires ou l'attend Nino Puleo, son entraîneur. Le campus de l'université est vide. Les étudiants sont encore à la plage. Ceux qui sont là sont venus s'inscrire au CUS, le club universitaire. Nino, lui, les attend. Ezio, un ex-joueur de première division d'Amatori Catania, est venu lui donner un coup de main. «Le rugby, dit-il, c'est loin d'être un sport de masse. Ce serait plutôt un ghetto.» Pourtant, le club existe depuis plus de cinquante ans. «On a eu nos heures de gloire pendant les années 50, assure Nino Puleo. Le déclin a commencé en 1970. Maintenant, on est en 3e division.» Ecoles. Reste que le ballon ovale attire les jeunes. En Italie, la Sicile est terre de rugby. «C'est la deuxième région en terme de licenciés après la Vénétie, dit Gianfranco Puglisi, le président régional. 2 500 Siciliens jouent au rugby, contre 30 000 dans