Le Tonga va connaître son heure de gloire le 1er janvier 2000, mais
c'est beaucoup dire. De tous les points habités de la planète, le nouvel an fatidique commencera là, en effet, mais une réflexion vertigineuse sur le temps laisse penser que cela ne durera qu'une fraction de seconde à peine. Les Samoa connaîtront la même gloire à la même époque, pour des raisons inverses: le même jour se lèvera ici avec quasiment vingt-quatre heures de retard. Les Samoa, à l'est, et le Tonga, à l'ouest, sont séparés par moins de deux mille kilomètres d'océan Pacifique et surtout par la ligne qui porte le joli nom de «partage du jour». Un coup d'oeil sommaire sur la mappemonde montre que si ladite ligne passe ici, c'est qu'elle ne dérange personne.
Terre d'élection. D'ailleurs, les seules lignes qui comptent dans ces deux pays, ce sont celles des 22 mètres, de touche, des 10 mètres, et surtout celles des essais. Car, si le Tonga et les Samoa existent, c'est surtout pour le monde du rugby. Il a trouvé là une terre d'élection et, surtout, un important volant de main-d'oeuvre: la quasi-totalité des joueurs de ces îles-là se sont expatriés. Le Samoan Umaga, par exemple est costaud, le Tonguien Lomu, par exemple est bien bâti aussi. Le rugby le découvre surtout depuis qu'il est professionnel. Encore faut-il savoir duquel on parle. Celui à XIII, professionnel depuis toujours, le sait depuis longtemps car il y a une bonne quinzaine d'années que l'on peut croiser, dans les rues de Carcassonne,