Sur le terrain, l'équipe de France a l'air de manquer de joie de
vivre, de goût du plaisir. Un état dépressif que pourrait expliquer la mauvaise saison passée. Tentative de psychanalyse sommaire et sans divan avec Ugo Mola, arrière doué, pessimiste de nature et ami de la liberté dans le jeu. Comment êtes-vous tombé dans le rugby?
Quand, j'étais gamin, mes parents tenaient un café à Sainte-Foy -La-Grande et j'ai connu la tension d'avant le match et la liesse après. Du «pendant le match», je ne savais pas grand chose. Il me semblait que ces mecs-là avaient l'air bien dans leurs pompes et prenaient du plaisir à faire tout ce qu'ils faisaient. J'ai commencé malgré cela par le foot.
A vos débuts, comment vous projetiez vous comme joueur?
Tout a été assez vite pour moi. Je suis arrivé dans la région toulousaine, j'ai commencé à jouer à Blagnac. Il y avait un joueur comme Christophe Deylaud qui me faisait rêver. Puis je suis parti au Stade Toulousain. La première année j'ai eu la chance de jouer une finale au Parc des Princes, en cadet. L'année d'après je suis champion junior, en Reichel, l'année suivante je joue en première. Je n'ai pas eu le temps de me rendre compte de ce qui m'arrivait. Je me laissais vivre. J'ai usé de tout ce que je pouvais faire sans travailler. Je ne pensais pas en terme de carrière.
Quand vous rentriez sur un terrain, c'était pour quoi faire?
J'ai toujours été un adepte, non du beau geste qui a un côté un peu vain, mais du geste juste, du geste à l'extrême, ce