Sepang envoyé spécial
C'était la fin d'une magnifique journée. Les orages tropicaux que tous les pilotes craignaient depuis leur arrivée en Malaisie avaient fait relâche. Les milliers de spectateurs ayant assisté à cette première apparition de la F1 dans ce pays d'Asie, et encore coincés dans les embouteillages environnants, se consolaient en se disant qu'ils venaient d'assister à l'un des plus beaux Grands Prix de la saison. Profitant d'une stratégie impeccable, les pilotes Ferrari Schumacher offrant la victoire à Irvine avaient signé un doublé retentissant, permettant à la Scuderia de reprendre la tête aux classements du championnat du monde. Mika Hakkinen, rejeté à la troisième place après une course qu'il qualifiait comme la plus éprouvante de sa carrière, n'avait plus qu'à regarder vers le Japon pour entretenir l'espoir de conserver son titre. C'était avant 17h30 (heure locale) et la diffusion d'un communiqué émanant du délégué technique de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) jetant la consternation dans le clan Ferrari et l'incrédulité dans celui de McLaren-Mercedes. Un certain Jo Bauer, que personne ne connaissait jusqu'à hier, y déclarait: «Après la course, les voitures n° 3 et n° 4 (Schumacher et Irvine) ont été examinées pour contrôler la conformité du châssis. Il est alors apparu que des éléments des déflecteurs latéraux n'étaient pas conformes au plan de référence imposé par le règlement technique.» Pour un élément de carbone trop grand de 10